Prise en charge de l'infection par le virus de l'hépatite C dans la région Poitou-Charentes

Objectifs - Le pronostic de l'infection virale C ne peut etre ameliore que par une prise en charge therapeutique precoce des malades contamines. Encore faut-il que les personnes depistees accedent aux filieres de soin specialisees. Ce travail a analyse les modalites de prise en charge des sujets ayant une hepatite virale C depistes dans une region francaise au cours d'une enquete epidemiologique. Methodes - Du 1 er novembre 1997 au 31 decembre 1997, le Reseau Hepatite Virale C Poitou-Charentes a demande aux 89 laboratoires d'analyses de biologie medicale de la region de lui transmettre les resultats des serologies virales C effectuees durant cette periode. Lorsque la serologie etait positive, un questionnaire epidemiologique et de suivi a ete adresse au medecin prescripteur du test. Resultats - Soixante-dix huit des 89 (88 %) laboratoires de la Region ont accepte de participer a l'etude : 6 168 sujets ont ete testes et 196 (3,2 %) avaient une serologie positive, diagnostique dans 69 cas (53 %) ou effectuee a titre de controle dans 61 cas (47 %). Le questionnaire initial a ete obtenu chez 130 sujets. Les principaux facteurs potentiellement incrimines dans la contamination ont ete : la toxicomanie dans 69 cas (53 %), la transfusion sanguine dans 39 cas (30 %) ; un risque nosocomial etait note dans 16 cas (12 %). La prise en charge a ete evaluee dans 113 cas: 30 (27%) sujets ont eu une ponction-biopsie hepatique et 13 (12 %) ont ete traites. La ponction-biopsie hepatique n'a pas ete effectuee dans 83 cas (73 %) en raison de la normalite de l'activite serique des aminotransferases ou d'une contre-indication a un traitement par interferon. Les principaux motifs de prise en charge non adaptee ont ete les suivants : la crainte de la ponction-biopsie hepatique ou du traitement (19 %), un alcoolisme chronique (18 %) et une toxicomanie active (8 %). Conclusion - Les principales causes de difficulte de suivi des sujets depistes sont l'alcoolisme et la toxicomanie active, survenant souvent dans un contexte social defavorable et la crainte de la ponction-biopsie hepatique ou du traitement. Ces donnees doivent etre prises en compte dans toute strategie de depistage et d'information de la population generale.