Méningites du voyageur : rarement exotiques, souvent cosmopolites !

2019 
Introduction Les meningites sont des pathologies rares du voyageur. Peu de donnees sont disponibles concernant les donnees microbiologiques dans ce contexte. Materiels et methodes Cette etude observationnelle monocentrique a inclus tous les patients adultes pris en charge pour meningite du 1 er janvier 2002 au 31 decembre 2015. Les meningites ont ete classees en bacterienne (culture ou PCR positive dans le LCR ou hemoculture positive), virale certaine (PCR positive dans le LCR), virale probable (evolution favorable sans antibiotherapie dans les 7 jours suivant le diagnostic) ou sans etiologie. Un patient etait considere comme voyageur s’il avait quitte le territoire metropolitain dans le mois precedant le debut des symptomes. L’objectif etait de comparer la microbiologie des meningites des voyageurs aux autres meningites diagnostiquees durant la meme periode. La comparaison a ete realisee par le test du chi-2 ou le test exact de Fisher. Resultats Un total de 296 patients ont ete inclus, dont 47 voyageurs (âge median 31 ans [26–37], 23 [48,9 %] femmes). Les destinations principales etaient l’Afrique sub-saharienne ( n  = 11, 23,4 %), le Maghreb ( n  = 10, 21,3 %) et l’Europe ( n  = 6, 12,8 %). Les mois avec le plus de cas etaient aout, septembre et octobre (respectivement 15,2, 13 et 13 %) sans difference significative avec les autres mois. Pour sept patients (14,9 %), les symptomes avaient debute durant le sejour mais aucun n’avait ete rapatrie. Trente-cinq (74,5 %) presentaient une meningite virale (22 certaines et 13 probables), onze (23,4 %) une meningite d’etiologie indeterminee et 1 (2,1 %) une meningite bacterienne. La microbiologie montrait une predominance nette d’ Enterovirus ( n  = 15, 31,9 %) et d’ Herpesviridae (HSV 2 , 3 cas et VZV, 2 cas). Un (2,1 %) patient presentait une meningite ourlienne. La seule meningite bacterienne etait due a Mycoplasma pneumoniae chez un jeune de retour de Cote d’Ivoire. Seules deux meningites etaient dues a une etiologie non cosmopolite, un cas de dengue au retour de Malaisie et de meningite a Toscana virus apres un sejour en Italie. En comparant avec le groupe controle, les deux populations n’etaient pas differentes sur l’âge et le sexe ( p  = 0,69 et 0,57 respectivement). La proportion de meningites bacteriennes ( p  = 0,14, OR 0,21 [0,04–1,18]), virales certaines ( p  = 0,59, OR = 1,19 [0,64–2,2]), virales probables ( p  = 0,59, OR = 1,3 [0,65–2,6] et indeterminees ( p  = 0,97, OR = 0,95 [0,46–1,96]) n’etaient pas differentes. Conclusion La demarche diagnostique d’une meningite au retour de voyage doit s’attacher en premier lieu a la recherche d’etiologies cosmopolites. Les causes exotiques doivent etre evoquees en 2 e intention, notamment en cas de contexte epidemiologique evocateur.
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