A la recherche du vaccin contre le SIDA

2005 
RESUME Un grand nombre d’essais de vaccins preventifs contre le VIH/SIDA se sont succedes sans interruption depuis la fin des annees 1980. On denombre aujourd’hui quelque 49 etudes cliniques de Phase I achevees, deux etudes de Phase II et deux de Phase III. Au total, plus de 12.000 volontaires ont participe a ces essais, qui ont porte sur plus de 35 produits differents et 14 adjuvants. Aucun des vaccins developpes jusqu’ici n’a encore ete capable d’induire, de maniere significative, des anticorps neutralisants le virus, sans doute parce que les principaux epitopes de neutralisation, qui sont conserves dans toutes les souches de VIH, independamment du genotype, sont masques sur la particule virale et dans les preparations de glycoproteines d’enveloppe. Deux essais de Phase III faisant appel a la glycoproteine gp120, l’un aux USA et l’autre en Thailande, n’ont montre aucun effet protecteur du vaccin, en depit d’injections repetees tous les six mois. L’observation que, dans le modele simien, le taux de viremie (charge virale) et la vitesse d’evolution de la maladie sont controles par la reponse lymphocytaire T CD8 + des animaux, a conduit a developper des vaccins capables d’induire des reponses d’immunite cellulaire. Les plus avances de ces vaccins sont des vaccins vivants recombinants a base de vecteurs viraux tels le virus de la variole du canari (vecteur ALVAC : phase III en cours en Thailande), un adenovirus non replicatif de serotype 5 (Phase II aux USA et dans les Caraibes), ou la souche attenuee « MVA » du virus de la vaccine (nombreuses etudes de Phase I achevees), administres tels quels ou en combinaison avec une primovaccination avec de l’ADN nu. Un grand nombre d’autres vaccins a base de vecteurs viraux, d’ADN ou de peptides, sont a l’essai chez le singe. Aucun de ces candidats ne s’est avere capable de proteger l’animal contre une infection experimentale, mais la plupart des animaux vaccines montrent une reduction de 90 a 99 % de leur charge virale, le maintien de leur taux de lymphocytes CD4 + circulants et une duree de vie prolongee de plusieurs annees par rapport aux temoins. Ces resultats illustrent le concept de vaccins capables, non pas de prevenir l’infection, mais d’en attenuer les consequences cliniques et de contribuer a l’etablissement d’un equilibre entre l’agent pathogene et son hote en controlant continuellement la replication du pathogene au sein de l’organisme. L’efficacite de ces vaccins chez l’homme reste a demontrer.
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