Utilisation des implants de Carmustine en pratique courante et respect des recommandations : étude rétrospective d’une série de 70 cas

Introduction L’utilisation des implants de carmustine places in situ dans la cavite d’exerese d’un gliome malin de haut grade reste, dans de nombreuses equipes, sujette a discussion. Objectifs Analyser les pratiques locales d’utilisation des implants de carmustine et d’estimer leur eventuel impact sur les evenements indesirables observes dans une etude retrospective monocentrique. Methodes L’ensemble des 70 patients traites entre 2006 et 2016 a ete inclus : 41 patients (59 %) lors de la chirurgie initiale, 29 (41 %) lors de la chirurgie de recidive. Le respect des recommandations du resume des caracteristiques du produit (RCP) et du referentiel ANOCEF a ete analyse suivant un algorithme. Les principales evenements indesirables neurologiques (epilepsie, œdeme, anomalies de cicatrisation, infections) survenus dans les 3 mois suivants ont ete analyses par un comite d’experts. Resultats Certains ecarts aux recommandations figurant dans le RCP ou le referentiel ANOCEF ont ete mis en evidence : absence de preuve anatomopathologique du diagnostic de gliome de haut grade lors de l’utilisation (44 %) ; resection incomplete (13 %), nombre de pastilles utilisees superieur au nombre preconise (3 %) ; absence de discussion collegiale pluridisciplinaire prealable (79 %). Trente et un pour cent des patients ont presente des toxicites neurologiques d’interet pendant les trois mois post implantation. Discussion Aucune correlation significative n’a ete retrouvee entre l’apparition de ces toxicites et le non-respect des recommandations. Il semble neanmoins important de remedier a ces deviations. Meme si la combinaison de ce traitement avec une radio-chimiotherapie est faisable, aucune etude randomisee n’a teste l’apport de cette combinaison par rapport a la radio-chimiotherapie concomitante. Conclusion L’utilisation des implants de carmustine restera sujette a discussion. Un respect des recommandations d’utilisation et une bonne collaboration entre neurochirurgiens, neuro-oncologues et radiotherapeutes restent primordiaux.