Monitorage de la pression intracrânienne en France, Belgique et Suisse francophones. Enquête rétrospective et prospective

Resume Objectif Faire le point sur la pratique du monitorage de la pression intracrânienne (PIC) en France, Belgique et Suisse francophones. Participants Equipes de neuro-anesthesie ou de neuroreanimation de centres hospitalo-universitaires, ainsi que de quelques centres hospitaliers generaux et hopitaux d'instruction des Armees. Methode Etude retrospective par questionnaire. Les equipes ayant repondu a l'enquete retrospective ont ensuite ete sollicitees pour participer a une enquete prospective sur 4 mois, a l'aide d'une fiche individuelle pour chaque patient monitore. Cette fiche, comportait outre les items de la partie retrospective, des questions permettant de connaitre le delai de mise en place du monitorage et sa duree. Resultats Sur les 77 centres contactes, 63 ont repondu a l'enquete retrospective;54 centres pratiquent regulierement le monitorage de la PIC et ont donc ete sollicites pour participer a l'enquete prospective. Vingt-trois centres nous ont renvoye les fiches prospectives en temps utile. Le nombre de cas decrits (2 012 patients pour la partie retrospective, 301 fiches individuelles pour la partie prospective) permet d'apporter les informations suivantes: a) les CHU etaient de loin les plus representes;25 parmi eux surveillaient la PIC chez plus de 50 patients par an;b) l'indication principale du monitorage de la PIC etait la neurotraumatologie (61 % des cas), la deuxiemeetant les hemorragies intracrâniennes (21 %);c) le sexe masculinetait le plus largement represente en general et egalement dans les tranches d'âge les plus jeunes;la population feminine predominait dans la pathologie hemorragie intracerebrale; d) en pathologie traumatique, le delai moyen de mise en place du capteur par rapport a l'admission etait de 16 heures; la duree moyenne de monitorage de 7 jours;e) le site de mesure se partageait de maniere egale entre l'intraparenchy-mateux et l'intraventriculaire;55 % des capteurs intraparenchymateux ont ete mis en place en reanimation;les neurochirurgiens etaient les intervenants principaux dans 86 % des cas: dans 26 % des cas ils intervenaient en reanimation;f) les complications les plus frequentes etaient d'ordre infectieux et presque exclusivement le fait des capteurs intraventriculaires; g) le cout direct de la pose d'un capteur type Camino peut etre estime a 4 600 FF. Conclusion II ressort de cette etude que le monitorage de la PIC est tres largement pratique, notamment en pathologie neurotraumatique. Les capteurs intraparenchymateux constituent le veritable progres de cette decennie;leur mise en place est consideree comme facile;la fiabilite croissante des materiels permet des mesures exactes. Le risque infectieux semble egalement moindre.