Épidémiologie rénale d’une cohorte de patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine : caractéristiques et facteurs de risque

2018 
Introduction L’epidemiologie de la maladie renale chez les patients infectes par le virus de l’immunodeficience humaine (VIH) a largement ete modifiee par l’arrivee au milieu des annees 1990 des traitements antiretroviraux hautement actifs (TAHA). Elle est egalement tres influencee par l’origine ethnique. L’objectif de notre etude est de decrire l’epidemiologie de la maladie renale puis de degager les facteurs pronostiques de mauvaise evolution dans la population de patients infectes par le VIH. Patients/Materiels et methodes Nous avons mene une etude retrospective monocentrique descriptive de cohorte. Tous les patients porteurs du VIH et ayant debute un suivi nephrologique entre 2007 et 2014 ont ete inclus dans l’etude. Les patients mineurs ont ete exclus. Les patients ont ensuite ete classes en 4 groupes en fonction de leur atteinte renale. Observation/Resultats Deux cent patients ont ete inclus dans cette etude : 47 dans le groupe « glomerulopathie isolee », 102 dans le groupe « tubulopathie isolee », 20 dans le groupe « atteinte mixte » et 35 dans le groupe « absence de nephropathie organique ». Les atteintes glomerulaires les plus frequentes etaient une nephropathie diabetique ou une nephroangiosclerose (61,1 %). La nephropathie associee au VIH (HIVAN) et la nephropathie a complexe immun (HIVICD) ne representaient que 11,9 % des diagnostics. Les atteintes tubulaires etaient principalement representees par le syndrome de Fanconi associe a la prise de tenofovir disoproxil fumarate (55,7 %). La majorite des patients avait une maladie virale controlee. En analyse univariee, les patients atteints de glomerulopathie avaient un moins bon pronostic renal et global par rapport au groupe « absence de nephropathie » (HR = 2,36 ; IC95 = 1,04–5,37) au terme d’un suivi median de 45 mois. En analyse multivariee, aucune difference significative n’etait retrouvee. Sur l’ensemble de la population, les facteurs de mauvais pronostic etaient l’âge (HR : 1,06 par annee supplementaire ; IC95 1,01–1,11 ; p  = 0,009) et la proteinurie (par gramme de proteinurie supplementaire, HR : 1,41 ; IC95 : 1,08–1,85 ; p  = 0,01). Discussion HIVAN et HIVICD sont des causes de nephropathies de moins en moins frequentes chez les patients porteurs du VIH au profit de la nephropathie diabetique, de la nephrangiosclerose et des causes iatrogenes. Conclusion Nous avons decrit l’epidemiologie de la maladie renale dans une cohorte de patients infectes par le VIH, suivie en nephrologie. Depuis l’avenement des TAHA, on observe une epidemiologie de la maladie renale proche de celle de la population generale, hormis pour les atteintes tubulaires iatrogenes.
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