Utilisation extrahospitalière du défibrillateur semi-automatique

2002 
Avec une incidence annuelle de 1 a 2 ‰ et un taux de survie sans sequelles de 2 %, la mort subite extrahospitaliere (MSEH) constitue un grave probleme de sante publique en France. La fibrillation ventriculaire est responsable de plus des trois quarts des MSEH. Le taux de survie est inversement proportionnel a la duree de la fibrillation ventriculaire; cela fait de la defibrillation precoce un des maillons forts de la chaine de survie. Les chances de survie sont d'autant plus importantes que l'arret cardiorespiratoire survient devant un temoin, que les premiers gestes basiques de secours sont rapidement effectues, que le diagnostic de fibrillation ventriculaire est rapidement realise et que le premier choc est aussitot delivre. Ces deux derniers criteres sont plus souvent satisfaits depuis l'avenement du defibrillateur semi-automatique et sa mise a disposition des secouristes de premiere ligne. Le DSA est un defibrillateur leger et compact capable d'analyser automatiquement le trace electrocardiographique et de se charger s'il detecte une tachycardie ou fibrillation ventriculaire. En analysant l'amplitude du QRS, sa pente, sa morphologie, sa densite spectrale et la duree de la ligne iso-electrique, le DSA est capable de reconnaitre une FV avec une sensibilite de 98 % et une specificite de 93 %. Le choc n'est, cependant, delivre que par une manoeuvre de l'operateur. Le DSA garde en memoire aussi bien l'evenement rythmique traite que certains parametres relatifs a son utilisation. Au cours de cette derniere decennie, le DSA a profite des evolutions technologiques qu'a connues le defibrillateur automatique implantable, avec l'introduction du choc biphasique. L'utilisation du choc biphasique permet de reduire la charge minimale de defibrillation et de ce fait d'alleger l'appareil; surtout il augmente le nombre de chocs iteratifs que peut delivrer le DSA sur une charge de batterie. En autorisant, par decret, les secouristes paramedicaux a utiliser le DSA, il a ete possible de reduire l'intervalle de l'alerte au premier choc delivre a 8 min alors qu'il serait de 10 min s'il fallait attendre l'equipe medicale, et d'atteindre un taux de survie sans sequelle de 6,3 %. Nul ne nierait les progres apportes par l'utilisation du DSA dans la chaine de survie. Franchir, cependant, le cap de la defibrillation automatique et elargir l'utilisation des defibrillateurs a un public volontaire averti et entraine rapprochera certainement nos resultats de ceux obtenus outre-Atlantique ou le taux de survie atteint 30 % dans les meilleurs des cas; cela sous reserve d'une formation large de la population aux gestes de survie.
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