Répartition et épidémiologie des gammapathies monoclonales en France : prévalence plus importante d’IgM et de maladie de Waldenström dans l’Ouest de la France

2016 
Introduction En 1985, Hurez et al. ont ete parmi les premiers a etudier la repartition geographique des differents isotypes d’immunoglobulines dans un pays et ont mis en evidence une prevalence d’IgM plus importante dans l’Ouest de la France. A notre connaissance, aucune autre etude similaire n’a ete effectuee depuis. L’objectif de cette etude est d’etudier la repartition geographique des differents types d’immunoglobulines en France et de la mettre en relation avec la repartition geographique des pathologies associees aux IgM, en particulier la maladie de Waldestrom. Patients et methodes De fevrier 2014 a mai 2016, les biologistes de 32 CHU et 12 centre hospitalier (CH) choisis pour leur localisation geographique specifiques ont ete contactes par telephone et/ou e-mail afin de participer a l’etude. Il leur etait demande d’effectuer l’extraction de l’ensemble des immunofixations effectuees dans leur hopital entre le 1 er janvier 2012 et le 31 decembre 2013. Les donnees etaient extraites sous forme d’un fichier informatique anonymise comportant au moins les donnees suivantes : premiere lettre du nom et prenom du patient, mois et annee de naissance, date de realisation de l’immunofixation et resultat de l’immunofixation sous forme de commentaire libre. Les resultats etaient transmis a l’investigateur principal puis tries afin d’enlever les doublons et les donnees incompletes. Les pathologies associees aux gammapathies monoclonales et celles plus specifiquement associees aux IgM ont ete definies par des codes issus de la Classification Internationale des Maladies, 10 e revision. Une recherche de l’ensemble des sejours hospitaliers comportant un ou plusieurs de ces codes a ensuite ete effectuee dans la base nationale du programme de medicalisation des systemes d’information afin de determiner l’incidence et la prevalence en 2012 et 2013 et par departement de ces maladies et plus particulierement de la maladie de Waldenstrom et du myelome multiple. Resultats Sur les 44 hopitaux contactes, 41 ont accepte de participer a l’etude. Deux hopitaux ont ete exclus en raison de donnes tres incompletes et les donnees de 39 hopitaux ont ete incluses dans l’analyse finale, representant au total 134 760 patients et 182 825 immunofixations. L’âge median etait de 64,48 ans (allant de 0,0 a 107,46 ans) et le sex-ratio de 1,02. Cinquante-neuf pour cent des immunofixations etaient normales, 27,9 % mettaient en evidence une gammapathie monoclonale, 6,6 % un profil oligoclonal, 3,4 % un profil biclonal et 3,1 % une restriction d’heterogeneite. Parmi les gammapathies monoclonales, 24,4 % etaient des IgM, avec une nette predominance dans l’Ouest de la France : plus de 30 % a Rennes, Saint-Brieuc et Angers, plus de 35 % a Brest et Lorient et jusqu’a 41,6 % a Nantes. Au total, 949 783 sejours hospitaliers contenant au moins un des codes predefinis ci-dessus ont ete identifies. Apres ajustement avec l’âge et le sexe, la prevalence et l’incidence de la maladie de Waldenstrom etaient plus elevees dans l’Ouest de la France. La prevalence la plus importante etait dans le Maine-et-Loire en 2013 (17,35/100 000 habitants) et l’incidence la plus importante en Loire-Atlantique en 2012 (5,71/100 000 habitants) ; pour une incidence et une prevalence nationales medianes respectivement de 1,21 et 4,56/100 000 habitants. Discussion Il existe une nette predominance de gammapathie monoclonale IgM dans l’Ouest de la France, qui est correlee a une prevalence et une incidence plus importante de la maladie de Waldenstrom dans cette region. Une des hypotheses pouvant expliquer ces constatations serait une predisposition genetique. Conclusion Il existe une predominance de gammapathie monoclonale IgM dans l’Ouest de la France, qui est correlee a une prevalence et une incidence plus importante de la maladie de Waldenstrom dans cette region. Une etude epidemiologique complementaire serait interessante, afin de determiner s’il existe des facteurs de risque de developper une gammapathie IgM.
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