Pneumopathies graves liées au COVID-19 : facteurs prédictifs de mortalité après traitement par tocilizumab

2020 
Introduction Le virus SARS-CoV-2 est responsable de pneumopathie hypoxemiante pouvant aller jusqu’au syndrome de detresse respiratoire aigue (SDRA). Le tocilizumab (TCZ) (anticorps monoclonal inhibiteur du recepteur de l’interleukine 6) a ete utilise comme traitement dans les formes severes de la maladie COVID-19. L’objectif de cette etude etait de determiner les facteurs predictifs de mortalite dans la population de patients traites par TCZ dans le cadre d’un SDRA liee au COVID-19 afin d’identifier les situations a risque d’echec. Materiels et methodes Etude retrospective d’une serie de patients atteints de COVID-19 confirmes par la RT-PCR SARS-CoV-2 se presentant dans un tableau de detresse respiratoire. Tous les patients ont ete traites par TCZ (deux doses de 8 mg/kg avec un intervalle de 24 a 72 h). On a recueilli les parametres demographiques, cliniques, biologiques et radiologiques. Les patients ont ete repartis en deux groupes selon l’evolution : survie et deces. Resultats Trente-quatre patients etaient traites par TCZ (26 H/8 F). L’âge median des patients etait de 75,3 ans avec une moyenne de debit d’oxygene a 10,1 L/min au moment de l’administration de TCZ. Vingt-quatre patients (71 %) avaient repondu au traitement et 10 patients (29 %) etaient decedes. Les patients decedes etaient plus âges sans que cela soit significatif (80 ans vs 73 ans ; p = 0,11). Les facteurs predictifs de mortalite etaient un besoin plus eleve en O2 (11,0 vs 8,3 L/min, p = 0,003) et des anomalies biologiques plus marquees avec une lymphopenie (0,57 vs 1,0 G/L, p = 0,037) et une thrombopenie (155,9 vs 314,2 G/L, p = 0,0001) plus profondes, un dosage plasmatique plus bas du fibrinogene (4,8 versus 6,4 g/L, p = 0,03) et une cytolyse hepatique plus importante sur les ASAT (108,2 versus 56,8 UI/L, p = 0,05). Les deux groupes ne differaient pas concernant l’etendue des lesions pulmonaires au scanner thoracique, l’administration d’hydroxychloroquine et de corticotherapie. Conclusion L’evolution des patients traites par TCZ pour une pneumopathie grave liee au COVID-19 etait favorable dans 71 % des cas. Cependant, les patients plus âges avec des besoins en O2 plus important et ayant des perturbations biologiques plus marquees semblent moins repondeurs a ce traitement.
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