Consommation de cocaïne et perforation naso-palatine

2020 
Introduction : la consommation de cocaine "sniffee", est en constante augmentation. L'objectif de ce travail etait de realiser une revue systematique de la litterature chez les patients souffrant d'une perforation naso-palatine liee a la consommation de cocaine afin d'identifier les differentes possibilites therapeutiques et de proposer une prise en charge standardisee. Materiel et methodes : la base de donnees PubMed fut interrogee entre janvier et juillet 2020, sans limitation de date de publication. Les publications repondant aux criteres de selection ont ete incluses par deux lecteurs independants selon la methodologie PRISMA. Resultats : au total, 54 articles ont ete analyses, representant 83 patients. L'âge moyen etait de 39,8 ans, sans aucune difference entre les sexes. La duree moyenne d'evolution de la perforation etait de 15,9 mois, avec une surface moyenne de 5.1cm². De graves lesions septales ont ete systematiquement constatees, concomitamment a des lesions du palais dur (91,5 %, n=76). 44% (n=37) des patients ont pu beneficier d'une plaque obturatrice, et 38,5% (n=27) d'une prise en charge chirurgicale avec des lambeaux locaux, locoregionaux ou libres, sans difference significative entre eux. Discussion : nous n'avons pas pu definir precisement une relation dose-reponse avant d'objectiver l'apparence de la perforation palatine. Il semble possible d'identifier une relation entre la chronicite et la taille du defect. La perforation palatine etant secondaire a la perforation septale, les patients et les praticiens doivent etre avertis de la presence de reflux oro-nasal et de rhinolalie, ce qui favoriserait une prise en charge medicale et addictologique plus precoce. L'absence d'atteinte nasale et/ou d'atteinte isolee du palais mou permet d’exclure le diagnostic de lesions destructives de la ligne mediane induites par la cocaine (CIMDL). Le principal diagnostic differentiel des CIMDL est la polyangiite granulomatose (GPA). La prise en charge medicale combinee a un debridement mecanique et et a la mise en place d’une plaque palatine semble etre le traitement de premiere intention. Un traitement curatif chirurgical ne peut etre envisage qu'apres un sevrage complet d'au moins 12 mois, controle par l'analyse des drogues, et un suivi psychiatrique et toxicologique regulier. Conclusion : les resultats de ce travail ont permis de proposer une prise en charge standardisee afin d'ameliorer la qualite de vie et de reduire l'errance diagnostique.
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