Troubles pigmentaires de l’enfant : étude de 108 cas

2015 
Introduction Les troubles pigmentaires sont un motif de consultation frequent en dermatologie, surtout chez l’enfant. Ils sont parfois difficiles d’interpretation et il n’est pas toujours possible de poser un diagnostic nosologique lors de la premiere consultation. L’objectif de notre travail etait d’analyser les diagnostics associes aux troubles pigmentaires chez l’enfant, d’etudier les caracteristiques cliniques de ces patients et les examens complementaires realises en fonction de la semiologie cutanee et des signes extracutanes. Patient et methodes Nous avons realise une etude retrospective, monocentrique dans le service de dermatologie de Strasbourg entre 2010 et 2012. Nous avons collecte les caracteristiques generales du patient, du trouble pigmentaire, les signes extracutanes, les examens complementaires realises et le diagnostic retenu. Resultats Notre serie comportait 108 enfants, 50 garcons et 58 filles. L’âge moyen etait de 5,6 ans (3 mois–16 ans). Vingt-huit enfants avaient une leucodermie, 70 une hyperpigmentation et 10 une association de leucodermie et d’hyperpigmentation. Les enfants avec un trouble pigmentaire mixte avaient des anomalies a l’examen clinique dans 50 % des cas, les enfants avec leucodermie dans 46 % des cas et les enfants avec hyperpigmentation dans 34 % des cas, sans difference significative entre les 3 groupes. Des explorations ont ete realisees chez 50 % des enfants avec un trouble pigmentaire mixte, 40 % des enfants avec une hyperpigmentation et 29 % des enfants avec une leucodermie seule. Le bilan comportait le plus souvent une consultation genetique (25 cas) avec une recherche de mutations chez 20 enfants, une consultation ophtalmologique (22 cas) ou un examen d’imagerie (17 cas). Discussion Les troubles pigmentaires sont frequents en pratique courante. Dans notre etude, 27 % des consultations dediees a la pediatrie etaient motivees par un trouble pigmentaire. Nos resultats concordent avec les donnees de la litterature en termes de prevalence des principaux troubles pigmentaires. En revanche, nous avions un biais de recrutement lie a la presence d’un centre de reference pour les affections rares en genetique ophtalmologique au CHU de Strasbourg, ce qui explique des chiffres eleves d’albinisme notamment. Conclusion Cette etude montre que l’evaluation d’un trouble pigmentaire repose essentiellement sur une analyse clinique minutieuse. Elle met cependant l’accent sur un certain nombre de situations cliniques qui imposent des investigations supplementaires.
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