Apport de la classification OMS (WHO-IWGE) dans les échinococcoses kystiques inhabituelles

2020 
Introduction L’echinococcose kystique (EK) est une zoonose cosmopolite issue d’un petit tenia vivant dans l’intestin des chiens et autres animaux carnivores. La pathologie est un probleme de sante majeur dans les pays ou elle est endemique. Elle est due au developpement de la larve d’Echinococcus granulosus le plus souvent dans le foie (70 % des cas) ou le poumon (20 % des cas). Les localisations primitives extrahepatiques (EH) et extrapulmonaires (EP) sont rares et les series de cas peu rapportees. Leur prise en charge est peu codifiee et s’appuie principalement sur l’experience acquise des formes hepatiques. L’objectif de l’etude etait de decrire les particularites epidemiologiques, cliniques, diagnostiques et therapeutiques de ces formes rares d’EK en les confrontant aux recommandations de l’OMS et aux donnees de la litterature Materiels et methodes Tous les cas d’EK EH ou EP definis comme possible, probable ou confirme entre 1988 et 2019 ont ete colliges. La classification WHO-IWGE du groupe d’experts de l’echinococcose et l’algorithme decisionnel therapeutique qui s’y rattache ont ete mis a profit pour caracteriser les stades evolutifs et la prise en charge des kystes. Resultats Au total, 10 patients ont ete inclus dont 4 cas spleniques, 2 cas renaux, 1 cas retroperitoneal, 1 cas cardiaque, 1 cas mediastinal, et 1 cas cerebral. La contamination etait d’origine autochtone dans 50 % des cas et importee dans 30 % des cas. Le mode de revelation etait tardif et proteiforme dependant de l’organe atteint et des complications associees. Le diagnostic serologique etait positif dans 40 % des cas. La classification WHO-IWGE fondee sur l’aspect echographique ou d’autres examens d’imagerie a ete possible pour tous les patients incluant 50 % des kystes au stade actif et 30 % au stade inactif dont 3 cas spleniques sur 4. L’EK etait confirmee par l’examen anatomopathologique et parasitaire dans 70 % des cas. Les cas d’EK importees presentaient des stades proliferatifs ou son equivalent transitionnel (CE2-CE3b). La prise en charge etait chirurgicale ou medicochirurgicale dans 70 % des cas et en conformite avec les recommandations de l’OMS dans 90 % des cas, mais sans utilisation des techniques percutanees interventionnelles. La recidive precoce ou tardive concernait 20 % des patients et impliquait un traitement par albendazole au long cours. Conclusion Les difficultes diagnostiques de l’EK imposent des tests serologiques performants et des examens radiologiques optimises permettant d’evaluer la vitalite du kyste. Nos resultats montrent que l’utilisation de la classification WHO-IWGE et l’algorithme therapeutique peuvent s’appliquer aux localisations inhabituelles.
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